13 Février Aéroport du Cap vol pour Durban

Voici la "salle d'attente" pour les personnes à mobilité réduite à côté du coin pour les enfants voyageant seuls dans le hall de l'aéroport des vols domestiques du Cap.

J'ai mis des guillemets, car l'impression est mauvaise, c'est un coin sans table ni fauteuil pour s'asseoir ailleurs que dans un fauteuil roulant, le panneau "Assisted passengers only" ne me plaît pas trop non plus. Que fait-on si on voyage accompagnée ?

Votre ami reste debout ? Il y avait un monsieur amputé d'un pied à côté que je n'ai volontairement pas photographié par courtoisie, il avait bien l'air triste.

Voilà pourquoi j'ai utilisé le terme parking, en plus d'être handicapé, on est privé de shopping, où sont les commodités ? puis-je boire quelque chose avant le décollage ?

Je parle en connaissance de cause, le "réduit" pour les personnes handicapées à Roissy 1 n'est pas mieux, avec son panneau "accés réservé" et sa place exigüe. J'ai photographié le lounge de l'aéroport de Francfort, du 4 étoiles au niveau de l'accueil. Vous verrez.

Ne sachant pas comment les procédures se passent ici, j'ai abandonné le groupe pour être accompagnée dans ce "parking", je coupe au shopping (encore), et attends sagement l'heure pour embarquer avant les autres passagers.

Un engin avec élévateur me permet d'éviter les marches, j'insiste auprès de la jeune femme de l'aéroport, pour lui dire que je peux emprunter la passerelle sur le tarmac. Elle me dit que pour des questions de sécurité, je dois utiliser l'élévateur. Elle me rassure au sujet du fauteuil, qui a comme pour les vols internationaux une étiquette bagage, elle m'informe que vu le prix des fauteuils roulants manuels, ceux-ci sont mis en soute avec précaution, et seront restitués à l'arrivée à l'aéroport de Durban devant la porte de l'avion.

Pour faciliter l'enregistrement des bagages, on remet à un des participants l'étiquette bagage unique. A mon arrivée à Durban, je quitte l'avion en dernier, tout le monde a récupéré sa valise, sauf la mienne, je dois immédiatement aller au bureau des "luggage claimed" la récupérer.

Le fauteuil est chaud et humide, je découvre avec étonnement, un climat sub-tropical bien différent de celui que nous venons de quitter au Cap.

Je m'assure que ma chambre a une douche, on me répond que oui.

Oui... mais dans une baignoire...

Je prendrai mon petit-déjeuner avec le guide, ce qui me permettra de lui expliquer en privé mes soucis de santé. Il est trés naturel, le coup de la douche, celà m'est arrivé dans un moment de fatigue de rester coincée dans ma propre baignoire en 2005...

Que faire, seule dans une chambre d'hôtel, si celà se produit ?

La galère... Je n'ai même pas de téléphone portable pour appeler à l'aide comme en France.

Dans une douche, en cas de chute, ou bien si mes jambes ne m'obéissent plus, je peux encore ramper jusqu'au téléphone, pas coincée dans une baignoire.

Les choses qui me paraissent évidentes ne le sont pas pour les autres. C'est mieux d'expliquer le plus naturellement possible mes difficultés. J'y gagnerai les prochains jours, car à chaque check-in, notre guide Stéphane demandera une chambre avec douche et le plus prés de la réception et du restaurant pour m'éviter les trajets longs.

Même si depuis deux ans, j'utilise régulièrement mon fauteuil et suis relativement autonome sur le plat...je suis vite limitée par ma force musculaire aussi, au niveau des bras, donc moins le trajet est long... mieux c'est.

Le vol a passé vite, et j'ai essayé de me "dérouiller" un peu en anglais avec mon voisin de gauche aveugle et une dame afrikaner fort sympathiques, nous avons aidé le monsieur à manger son dîner dans l'avion, on a beaucoup ri, ils étaient curieux de connaitre mes impressions sur le voyage et leur pays, on a échangé nos adresses emails, c'était trés naturel, j'adore ce genre de rencontre. Et j'ai aussi apprécié de les voir plaisanter, lui noir et elle blanche, avec naturel sans discrimination.

C'est probablement ça aussi, l'aprés apartheid ?